Val d'Oise : 19 jeunes devant les assises après une guerre de quartiers meurtrière

Durant l'été 2013, deux quartiers de Gonesse (Val-d'Oise) se rendent coup pour coup. Mohamed, 20 ans, ne s'en relèvera pas.

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À partir de ce mercredi et pendant un mois, la cour d'assises des mineurs du Val-d'Oise se penchera sur un déchaînement de violences de quelques minutes. Les accusés, dont trois avaient moins de 18 ans au moment des faits, sont tous renvoyés devant la justice pour "meurtre" et "complicité".

Dans la soirée du 3 juillet 2013, des jeunes du quartier Saint-Blin, également appelé Orly-Parc, déferlent dans le quartier des Marronniers à bord de trois voitures, armés de bâtons et de bombes lacrymogènes. Ils viennent se venger : certains d'entre eux ont été agressés juste avant par des membres de la bande d'en face, dont fait partie la future victime. Les jeunes des Marronniers, en sous-nombre, se font courser. Mohamed chute, isolé, et bientôt roué de coups. Au moins une lame est dégainée : il reçoit 14 coups à l'arme blanche, dont cinq dans le dos. Ses agresseurs prennent la fuite en voiture, le laissant dans une mare de sang. Mohamed meurt peu après à l'hôpital.

Couvre-feu temporaire

Face au risque d'un engrenage de représailles, la municipalité de Gonesse met temporairement en place un couvre-feu. Pendant ce temps, l'enquête de la sûreté départementale avance vite et aboutit à la mise en cause de 19 jeunes, âgés de 17 à 20 ans. Tous nient avoir porté les coups de couteau. Le juge instructeur souhaitait qu'ils soient tous jugés pour meurtre, considérant qu'ils ont chacun activement participé au décès de la victime, y compris en poursuivant ses amis de sorte qu'ils ne puissent la secourir. Le parquet avait, lui, requis une requalification des chefs d'inculpation en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Qui a fait quoi

Finalement, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a renvoyé 16 des accusés devant les assises pour meurtre, et trois - les conducteurs des voitures - pour complicité de meurtre. La défense entend distinguer les rôles de chacun au cours du procès. "On attend de déterminer qui a fait quoi avec précision", souligne Christian Gallon, qui représente trois accusés. "D'un point de vue très concret, ce n'est pas la même chose de poursuivre des garçons à qui rien n'est arrivé que de porter des coups mortels", estime une autre avocate de la défense, Adèle Vanhaecke.

Huis clos

L'avocat de la famille de Mohamed, Philippe Van der Meulen, regrette pour sa part l'"omerta" qui prévaut dans ce dossier. "Je ne sais pas si les parents pourront venir au procès, tant ils sont mal face à l'attitude des mis en examen", ajoute-t-il. "Aucun n'assume ses responsabilités et ne participe à la manifestation de la vérité." Depuis la mort de Mohamed, une association a été créée par sa soeur, l'Amab, afin d'"éviter que de tels drames puissent se renouveler", selon les mots de l'avocat. Le procès devrait se tenir à huis clos.
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